NEUROTECHNOLOGIEWisear, la start-up qui permet de contrôler des objets par la pensée

CES 2022 : Wisear, la start-up qui permet de contrôler des objets par la pensée

NEUROTECHNOLOGIEAprès une édition 2021 en virtuel, le Consumer Electronic Show (CES) de La Vegas retrouve sa forme originelle de mercredi à samedi avec ses allées, ses stands et ses innovations. La start-up Wisear va représenter la région Île-de-France avec sa technologie de contrôle par électrodes
Wisear, la start-up parisienne au CES Las Vegas
Romarik Le Dourneuf

Romarik Le Dourneuf

L'essentiel

  • Le CES de Las Vegas est le plus important salon au monde, consacré à l’innovation technologique en électronique grand public. Après une année en virtuel à cause du Covid-19, il rouvre ses portes ce mercredi pour son édition 2022.
  • Parmi les entreprises françaises présentes, la start-up Wisear représentera l’une des représentantes de l’Ile-de-France.
  • Sa technologie basée sur des électrodes doit permettre au grand public de contrôler les appareils électroniques sans utiliser les mains ou la voix.

En 2021, à cause du coronavirus, le CES de Las Vegas avait été uniquement en virtuel. Ce mercredi, il s’ouvre en présentiel et parmi les start-up présentes, on trouve Wisear. Cette entreprise parisienne va présenter une technologie qui pourrait révolutionner nos usages. Contrôler des appareils électroniques par la pensée ou par un simple mouvement du visage ? L’idée peut sembler futuriste et réservée à la science-fiction. C’est pourtant l’idée sur laquelle travaille l’équipe de Wisear (prononcer Ouaïzir, contraction de "wise", sage en anglais et "ear", oreilles). Et elle fonctionne déjà.

« Ce sont des électrodes que l’on place dans et autour de l’oreille. Elles détectent l’activité bioélectrique de la tête et du visage », explique Yacine Achiakh, président et cofondateur de la start-up. Les mesures captées par les électrodes sont ensuite interprétées par des algorithmes et transformer en ordre de contrôle, comme un clic. L’équipe de Wisear, sous l’égide d’Alain Sirois, l’autre cofondateur et directeur des nouvelles technologies, travaille à miniaturiser cette technologie dans le but de l’intégrer aux écouteurs sans fil et casques qu’une grande partie de la population utilise tous les jours.

Les écouteurs sans-fil, premier marché visé

« Dans notre quête de développement, nous voulions commencer par un produit très utilisé, un grand marché et les écouteurs sans fil sont en pleine explosion », précise Yacine Achiakh. Un marché en demande, selon un acteur du marché rencontré par l’équipe de Wisear. « Il se plaignait que l’efficacité des commandes était aléatoire selon qu’on ait les mains humides ou qu’il fasse froid. Et la commande vocale n’est pas très plébiscitée par les utilisateurs dans l’espace public. »

Pas question, pour le moment, de produire des écouteurs, le but de Wisear est de proposer une technologie qui peut s’adapter à n’importe quel appareil, à la manière d’un processeur de smartphone qui serait utilisé par différentes marques. « On a déjà prouvé que ça marche, et nous travaillons aujourd’hui sur la miniaturisation du système. »

Scientifiques et investisseurs y croient

Et en effet, ça marche. Testé par 20 Minutes, le prototype fonctionne à merveille : serrez les dents deux fois rapidement, et vous lancerez une musique sur votre téléphone. Refaites le même mouvement et vous la mettrez sur « pause ». Le coup est à prendre facile puisque la technologie est si avancée qu’elle fait la différence entre la mastication d’un chewing-gum, la parole ou tout autre usage de la mâchoire pour ne pas s’activer à un autre mouvement que celui auquel elle est destinée.

Développée avec des laboratoires partenaires, dont l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (INRIA) et l’université d’Aarhus au Danemark, pionnier dans le domaine de la mesure de l’activité cérébrale, cette technologie sera bientôt prête pour un déploiement à grande échelle. « Nous voulons l’amener à un niveau productible pour qu’elle soit intégrée dans les écouteurs sans-fil du grand public », explique Yacine Achiakh.


Notre dossier sur le CES de Las Vegas 2022 

Les deux fondateurs ne sont pas seuls à croire dans leur dispositif puisqu’ils ont déjà glané plusieurs prix d’innovation depuis la création de leur entreprise en 2019 et elle a été classée «Deeptech » par BPIFrance (Banque publique d’investissement), un statut réservé aux entreprises à forte valeur ajoutée d’innovation technologique et qui leur a valu une aide de 90.000 euros en 2020. En plus de leurs premiers revenus et d’autres aides, ils ont récolté la somme totale de 500.000 euros et ont ainsi pu embaucher. Wisear compte aujourd’hui 6 employés en plus des deux fondateurs, et l’effectif devrait arriver à 12 très prochainement. De quoi préparer sagement l’avenir, à commencer par le rendez-vous incontournable du CES où plus de 6 meetings avec des grands groupes sont déjà programmés.

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